La collapsologie

Présentation de l’exposé sur la collapsologie prévue pour le 14 avril 2018 au cercle de Zététique Languedoc Roussillon

 

La collapsologie est l’étude de l’effondrement des sociétés industrielles. Ce terme a été introduit en 2015 par Pablo Servigne et Raphaël Stevens dans leur ouvrage « Comment tout peut s’effondrer ». Loin d’être une vision millénariste, leur propos s’appuie sur une démarche scientifique qui fait suite à l’ouvrage de Jared Diamond « Effondrement » (2004) dans lequel l’auteur étudie les causes communes à l’effondrement de sociétés passées (Mayas, Moche, Crète, Angkor, Pâques, Viking etc.). Les sociétés industrielles étant nées d’une révolution technique, celle du moteur, avec pour corollaire la place prépondérante des sources d’énergie, P. Servigne et R. Stevens étudient plus particulièrement le rôle de l’énergie dans l’effondrement de nos sociétés. Ils s’appuient notamment sur la notion de Taux de Retour Energétique (TRE ou ERoEI, Energy returned on energy invested), l’énergie investie pour obtenir de l’énergie en retour, pour montrer que la fin de l’énergie quasi gratuite, notamment pétrolière, à laquelle nous devons notre niveau de vie, va mécaniquement entraîner l’effondrement de celui-ci. A l’aide du même concept ils montrent pourquoi les énergies de flux (solaire, éolien) ne permettront pas de suppléer la disparition de l’énergie bon marché. Le risque énergétique qu’ils pointent est un risque systémique. Il entraînera une réaction en chaîne qui finira par mettre en cause l’intégralité du système dont il fait partie. Le risque énergétique n’est évidemment pas le seul à mettre en péril les sociétés industrielles, les risques environnementaux, économiques, financiers et de complexité non maîtrisée (numérique) sont également pointés du doigt. Ils conduisent à une analyse politique de l’effondrement, menée notamment par Renaud Duterme dans « De quoi l’effondrement est-il le nom ? » (2017). Faute de temps cet aspect de la collapsologie ne sera pas traité dans l’exposé, simplement évoqué.