Qu’est ce que L’homéopathie ? (1ère partie)
Les qualificatifs généralement attribués à l’homéopathie sont » Médecine douce « , » Médecine naturelle » et » Médecine traditionnelle « .
Passons sur le premier de ces termes, l’utilisation de l’adjectif » douce » n’étant là que pour faire paraître » dure » la médecine moderne. En fait une technique médicale n’est ni » dure « , ni » douce « , elle est, ou n’est pas, efficace. Ensuite, tout est question d’utilisation et de rapport efficacité/risque.
Le qualificatif de médecine naturelle mérite lui, plus d’attention. D’abord parce qu’il s’appuie sur l’inconscient rousseauiste, pour lequel la nature est bonne et les créations humaines mauvaises. Le mythe du bon sauvage a encore frappé ! Peu importe l’éradication de la variole, la disparition de la polio, la maîtrise des maladies infectieuses, les progrès des anticancéreux et des antiviraux. Peu importe la libération des enfants-bulles grâce à l’apport des thérapies géniques. Peu importe que les peuples encore privés, hélas, des progrès médicaux survivent dans des conditions désastreuses avec une espérance de vie deux fois plus faible que la nôtre…
D’ailleurs l’opposition médecine naturelle médecine moderne est un faux problème (1). En effet nombre de médicaments actuels sont extraits ou copiés de molécules présentes dans la nature. Depuis l’aspirine, héritière de la décoction de feuilles de saule, jusqu’à l’extrait de pervenches et aux taxoïdes de l’écorce d’if utilisés en chimiothérapie anticancéreuse. Ce que fait le chimiste, c’est extraire la molécule active, la synthétiser, ou en trouver une nouvelle qui présente des groupes fonctionnels équivalents, dans l’espoir d’en éviter les inconvénients (2), ou de rendre le remède plus efficace.
L’homéopathie est-elle enfin une médecine traditionnelle ? La réponse est claire. L’homéopathie est d’apparition récente (fin XVIIIème siè) et elle est le fait de » l’illumination » d’un seul homme, ce qui la rattache plutôt à une secte qu’à une tradition séculaire.
Cela nous amène à examiner les bases de ce que l’on doit plutôt appeler une doctrine.
Les bases de l’homéopathie (3)
L’homéopathie repose sur quatre principes : la similitude, la dilution, la dynamisation et la personnalisation. Le principe de similitude.
L’homéopathie est issue de l’imagination de Friédrich Hahnemann, né en Saxe en 1755. Il étudie la médecine, mais en abandonne la pratique en 1789, déçu par les résultats qu’il obtient. La médecine de l’époque n’offre que purgations, clystères et saignées. Lui, et c’est tout à son honneur, veut guérir les malades.
Apprenant qu’une décoction d’écorce de quinquina est censée guérir le paludisme, il teste sur lui-même les effets de ce produit. Il ressent alors des troubles qu’il assimile aux symptômes de la maladie. C’est une révélation ! Il en tire la règle de base de l’homéopathie : » Similia similibus curantur « , les semblables sont guéris par les semblables. Ce qui signifie que tout produit capable de provoquer sur un sujet sain les symptômes d’une maladie est capable de la guérir.
Après expérimentation de multiples drogues et poisons sur lui-même et ses disciples, il publie, en 1819, » L’organon de l ‘art de guérir « , qui deviendra la Bible des homéopathes.
On peut admettre la bonne foi d’Hahnemann, face aux connaissances de son temps. Mais aujourd’hui, les progrès accomplis dans la connaissance des maladies font table rase du principe de similitude. Une maladie se guérit en agissant sur ses causes et non sur ses effets. De plus, aucun médicament réellement actif n’a jamais vérifié le principe de similitude. Imagine-t-on par exemple un antibiotique reproduire sur un homme sain les symptômes de la maladie qu’il guérit ? La dilution.
Afin d’éviter les ennuis provoqués par l’ingestion de produits souvent dangereux utilisés sous forme brute, Hahnemann procède à leur dilution. Ce principe, né de la nécessité, sera justifié et théorisé après coup.
Hahnemann part d’une solution mère obtenue, par exemple, par macération de graines de café dans de l’eau (4). Il prend une goutte de la solution mère qu’il mélange à 99 gouttes de solvant (eau ou plus rarement alcool). Il obtient ainsi le dosage 1CH (Centésimale Hahnemanniènne). Il prélève une goutte de cette solution et la dilue à nouveau dans 99 gouttes de solvant (2CH). Et ainsi de suite jusqu’à 30CH (Limite actuelle des préparations homéopathiques). La dilution réelle est donc alors de 10-60 (xCH correspond en effet à une dilution de 10 -2x de solution mère). Pour ceux qui ont gardé un mauvais souvenir de leur professeur de mathématiques, ce chiffre ne signifie rien. En fait, la présentation de ces dilutions par opérations successives bloque toute représentation concrète. Pour être plus clair, imaginons donc de calculer dans quel volume d’eau il faut diluer, en une seule opération, la fameuse goutte initiale de teinture mère… Supposons qu’une goutte fasse 3 cg, c’est-à-dire 0,03g, soit un volume d’environ 0,03 cm3 ou encore 3.10-8 m3. Il faut maintenant multiplier par la valeur de la dilution pour obtenir le volume de solvant nécessaire. Ce qui donne : 3.10-8.1060= 3.1052 m3. Soit un cube d’un peu plus de 1,44 1017 m de côté.
Si vous avez tenu bon jusqu’ici, voici venu le moment où tout va s’éclaircir. En effet sachant que la distance de la terre au soleil est d’environ 1,5 108 km, soit 1,5 1011 m, on comprend donc que le volume de solvant nécessaire à la dilution immédiate permettant d’obtenir une solution 30CH est, celui d’un cube dont l’arête est d’environ 1 million de fois la distance de la terre au soleil…Est-il besoin d’ajouter des commentaires ?
Pour ceux que cet argument pour le moins massif n’aurait pas totalement convaincus, ajoutons en un autre. Tout élève qui est passé, ne serait-ce que près du radiateur, dans une classe de chimie de lycée, se souvient du fameux nombre d’Avogadro. Ce nombre, aux allures magiques, (6,023 1023) représente le nombre de molécules vraies existant dans une mole. Or, à la première dilution, on ne garde que 1/100 des molécules (10-2 ), ce qui signifie qu’au delà de 10-24(12CH), il ne reste aucune molécule de la solution initiale, d’autant que la goutte de départ était loin de contenir une mole, et que la solution mère elle-même était en grande partie constituée de solvant. En fait on doit considérer que toute dilution supérieure à 8 ou 9 CH ne contient plus rien. Alléguer que la connaissance de la matière n’est pas achevée n’est que mauvaise foi et incompétence. Les physiciens ont en effet, depuis longtemps, franchi la barrière de la molécule et de l’atome, pour répertorier les particules élémentaires, et ils voguent aujourd’hui gaiement dans l’antimatière. Pourtant, ni l’un ni l’autre de ces domaines ne peut intervenir au niveau d’une banale réaction biochimique.
La dynamisation
On ne peut tenir grief à Hahnemann d’avoir ignoré des barrières théoriques inconnues à l’époque, et il a perçu d’ailleurs les objections que pouvaient entraîner de pareilles dilutions. C’est pourquoi il indiqua qu’à chaque opération le flacon devait être secoué (comme Orangina), une fois d’abord, puis deux fois à la seconde dilution et ainsi de suite…
Et ce sont ces secousses qui devaient pallier l’absence de matière active, imprimant dans le solvant une trace indélébile. Passons sur les tentatives de justifications pseudo-scientifiques, dans lesquelles la liaison hydrogène (5) est malmenée d’une manière, qui fait pleurer de rire les physiciens du monde entier.
Notons au passage que pour les purs homéopathes, plus c’est dilué, plus c’est dynamisé, et donc plus c’est actif… La personnalisation.
A la base de ce principe, l’idée que la maladie dépend du terrain c’est à dire des prédispositions de l’individu. A cela, rien à redire, et les découvertes de la génétique sont là pour en attester. Oui ! Les hommes naissent inégaux devant la maladie.
Passons pudiquement sur les notions anciennes des homéopathes (hérédité tuberculinique ou syphilitique, caractères fluoriques ou carboniques, miasmes, spores…etc…). En fait les homéopathes raisonnables reconnaissent une centaine de tempéraments liés à des pathogénésies (symptômes sur l’homme sain) de médicaments dits de fond. Ainsi on est, par exemple, sulfur, arsenicum, lacheris ou pulsatilla. Pour poétiques que soient ces appellations, elles n’ont rien à voir avec les tendances réelles, beaucoup plus complexes, que l’on sait maintenant liées à des caractères génétiques (système HLA), et qui prédisposent à certaines maladies (on parle de gène de susceptibilité).
En fait, la science dans son avancée ouvre des voies insoupçonnées, elle ne vérifie jamais les anciennes croyances. Ainsi, les chimistes, qui synthétisent chaque jour de nouvelles molécules, n’ont jamais trouvé la pierre philosophale, pas plus que les astrophysiciens ne justifient l’astrologie. La seule chose que l’on peut porter au crédit des homéopathes est que, par ce biais, ils se sont toujours autant intéressés au malade qu’à sa maladie. Ce que n’ont pas toujours fait beaucoup de leurs confrères pressés par les contraintes de leur réussite sociale.
Est-ce suffisant pour faire oublier le reste ?
De plus les traits de la personnalité du patient dont l’homéopathe va s’enquérir (caractère, comportement, habitudes…), s’ils peuvent donner l’illusion au malade qu’on personnalise son cas, n’ont bien souvent aucune pertinence, et sont sans rapport avec les causes et le diagnostic de la maladie. Ils permettent seulement à l’homéopathe d’exploiter la classification des tempéraments citée plus haut, classification mythologique fixée une bonne fois pour toute et ne reposant sur rien de scientifiquement démontrable et reproductible. Nous venons de voir que les principes de base de l’homéopathie sont sans conteste indéfendables, à la lumière des connaissances d’aujourd’hui.
Et pourtant on peut prévoir le commentaire de ceux qui y croient » dur comme fer » : Et pourtant ça marche…!
L’efficacité
Les limites
En fait l’efficacité de l’homéopathie est reconnue comme très limitée par les homéopathes eux-mêmes. Ainsi le Dr. Horvilleur dans son ouvrage « 101 conseils pour se soigner par l’homéopathie « , conseille avant tout de se poser la question: « Est-ce que votre cas relève bien de l’homéopathie ?« .
Car indique-t-il l’homéopathie » guérit toutes sortes de maladies « …à condition qu’elles ne soient pas de nature lésionnelles ou mentale, et qu’il ne s’agisse pas d’une pathologie grave. Quel aveu ! L’homéopathie est la médecine des » biens portants qui s’ignorent (6) « . Sur ceux-là, indiscutablement, elle fait des merveilles. Pourquoi ?
L’effet Placebo
Autrefois tout était simple. D’un côté, il y avait le corps, qui était le domaine du médecin. De l’autre, l’esprit qui relevait du psychiatre ou du prêtre.
En découvrant la chlorpromazine, le premier psychotrope, Henri Laborit met fin à cette dichotomie. L’esprit est lui aussi le siège de réactions biochimiques, et ce sont des actions et recaptures des divers neurotransmetteurs (acetylcholine, noradrénaline, dopamine, sérotonine, etc…), qui déterminent nos humeurs. Poursuivant ses recherches, il élabore une » nouvelle grille » de lecture de l’homme, la biologie des comportements (7). L’esprit peut agir sur le corps : c’est l’avènement de la psychosomatique. Le stress peut ulcérer l’estomac ou induire des calculs, et réciproquement, le mental peut guérir : c’est l’effet placebo.
Sans insister sur ces sujets bien connus (et même parfois mis à toutes les sauces…), indiquons que les études les plus récentes montrent que l’effet placebo est capable de guérir (8) dans 20 à 70% des cas, suivant les pathologies.
Ce qui a pour conséquence que, depuis quelques années, un médicament n’est reconnu, et par là même ne reçoit son autorisation de mise sur le marché (AMM), que s’il fait la preuve de son efficacité par un essai en double aveugle contre placebo.
Dans un essai en double issue ou double aveugle, non seulement le médicament à tester et le placebo sont présentés de façon identique au patient, mais le médecin prescripteur et ceux qui sont chargés de collationner les résultats ignorent la nature du produit, qui est repérée par un code secret détenu par une autre équipe.
Comme nous allons le voir si les préparations homéopathiques avaient dû subir un tel essai, aucune n’aurait reçu sonAMM.
Pour juger de l’efficacité d’un remède deux voies sont possibles. La première consiste à faire » in vivo » des essais thérapeutiques, même si l’on ignore le mécanisme de l’action. La seconde, à montrer » in vitro « , l’efficacité théorique d’un produit, puis à en tirer, si possible, un médicament actif et supportable. Les homéopathes se sont efforcés de faire leurs preuves par les deux voies.
L’efficacité thérapeutique
La littérature homéopathique, financée en sous main par le laboratoire Boiron, ainsi que les hebdomadaires naturo-bébête pour ménagères de moins de 50 ans, regorgent de pseudo-essais miraculeux faits par de pseudo-chercheurs homéopathes. Aucun, disons le clairement, n’a jamais pu être reproduit par des chercheurs indépendants, dans des conditions méthodologiques satisfaisantes. Or la reproductibilité est la base incontournable de la rigueur scientifique.
Précisons bien les choses.
Contrairement à ce que certains voudraient faire croire, il n’existe pas de science » officielle « . Seuls les pays de l’Est, au temps de leur splendeur, utilisaient cette pratique et on sait où cela les a conduit (9).
Lorsqu’un chercheur réalise ce qu’il pense être une avancée dans son domaine, il propose à un journal scientifique international reconnu (10) de publier ses découvertes sous forme d’un article. De ces fameuses » publications » dépendra d’ailleurs, la renommée et la carrière future du chercheur. Un comité de lecture indépendant, formé de scientifiques de haut niveau, examine l’article, effectue éventuellement une enquête, et décide, ou non, de publier. Ensuite, et c’est le plus important, tous les laboratoires travaillant sur le même thème, vont évidemment refaire les expériences et en vérifier la validité. Si la publication est franchement » bidonnée « , la carrière du chercheur est compromise, dans le cas contraire, tous vont utiliser ces résultats pour poursuivre ou réorienter leurs propres recherches. C’est ainsi que progresse la science, par avancées successives et par un auto-contrôle de tous sur chacun. Et c’est à la lumière de ce mécanisme, le seul qui prémunisse des illuminés et des charlatans, que l’on peut examiner les tentatives de justifications de l’homéopathie.
La première tentative d’essai thérapeutique réunissant, semble-t-il, une méthodologie satisfaisante pour l’époque, a été réalisée sous le IIIème Reich. En effet, le côté » pureté » et » retour à la nature » du national-socialisme avait trouvé dans l’homéopathie, une thérapeutique à sa mesure. C’est Rudolf Hess qui charge le Dr Fritz Donner, homéopathe lui-même, de superviser une vaste expérimentation qui, soyons francs, se voulait objective. Les essais menés sur une vaste échelle seront interrompus en 1939. Après la guerre c’est Fritz Donner lui même qui regroupera et résumera les résultats. Il écrira, citons le, que » l’on n’a pas réussi à obtenir un succès quelconque que l’on puisse porter au crédit de la méthode homéopathique…malgré les efforts déployés « . Bien entendu, aucune revue homéopathique n’a accepté de publier ce texte.
Divers essais furent ensuite effectués, en Autriche, en Grande Bretagne et en France. Aucun ne se révèle probant ni rigoureux (11).
Sautons donc directement au mémorable essai réalisé entre 1985 et 1987 à l’instigation de Georgina Dufoix. Le 13 décembre 1985 dans une conférence de presse, la ministre Gardoise de la santé, pratiquante convaincue de l’homéopathie, annonce trois mesures qui allaient constituer ce que le Pr. Minkovski, pourtant adepte d’une médecine » aux pieds nus « , allait nommer » le scandale du siècle « .
Premièrement, un essai en double aveugle allait être effectué sur l’action de deux produits homéopathiques.
Deuxièmement, une commission serait constituée pour établir un programme d’enseignement de l’homéopathie et de l’acuponcture.
Troisièmement, une fondation sur les thérapeutiques alternatives serait créée, disposant pour dispenser ses soins d’une clinique particulière.
En entendant cela sur les ondes (12), beaucoup pensèrent que notre ministre, sentant les élections prochaines, venait de sortir sa canne à pêche aux voix. L’affaire fut prise avec moins d’humour dans les milieux médicaux. En effet, si tous applaudissaient à la première mesure, nul ne comprenait comment il était possible d’enseigner et de pratiquer officiellement une technique qu’on se préparait à valider. En fait le lobby homéopathique avait vu dans l’accession d’une de ses fidèles à ce poste-clef, l’occasion rêvée de se faire enfin reconnaître. Bien encadrée par ses conseillés homéopathes, Mme Dufoix se préparait à » mettre la charrue avant les boeufs « .
Malgré les oppositions qui se manifestaient de toutes parts, la Ministre fit préparer les décrets concernant les deux dernières mesures et mit en place la commission responsable de l’essai. Cette commission fut constituée de cinq membres liés à l’homéopathie et d’un statisticien. Le Pr. M F Kahn, dont nous parlerons plus loin, fit acte de candidature. Il fut éconduit. Il ne fallait point » d’empêcheur d’évaluer en rond « . Aux élections de mars 1986, les électeurs vont renvoyer Mme la Ministre à ses chers granules. Son successeur rapportera immédiatement les arrêtés relatifs à l’enseignement et à la fondation mais, sagement, laissera se poursuivre l’essai thérapeutique.
Les résultats de cet essai seront publiés en mars 1988 dans The Lancet. Il a consisté à tester l’action d’Opium et Raphanus sur le rétablissement du transit intestinal après une opération intra-abdominale. Il a été choisi par les homéopathes eux-mêmes à la suite de résultats » remarquables » publiés par le Pr. Chevel (qui fait d’ailleurs partie de la commission) en 1992 (Bobigny) et le Pr. Aulagnier en 1993 (Vienne). Six cents patients de douze hôpitaux ont été repartis en quatre groupes, recevant respectivement : opium + raphanus, opium + placebo, Deux placebos et rien (groupe test).
Les résultats n’ont montré aucune distinction notable entre les quatre groupes (13).
Les membres homéopathes de la commission seront bien obligés de signer le compte rendu de l’essai. Ils feront seulement préciser que cet échec ne peut être généralisé à l’ensemble de l’homéopathie.
On peut penser qu’ils n’auraient pas fait preuve de pareille modestie si l’essai avait été concluant.
Qu’importe ! Puisque les essais thérapeutiques étaient négatifs, ils allaient contre attaquer sur le plan théorique.
L’efficacité théorique : » La mémoire de l’eau « .
De nombreuses tentatives de justifications théoriques de l’action des hautes dilutions ont été tentées, (toujours dénoncées pour des raisons de méthodologie), en particulier par le Dr Benveniste de l’unité 200 de l’INSERN.
Nous ne relaterons ici que la tentative la plus significative et la plus connue, car elle a débordé le cadre scientifique et laissé dans les esprits une trace, hélas, indélébile : » la mémoire de l’eau « .
Le 30 juin 1988, le grand hebdomadaire scientifique britannique Nature, publie une communication du Dr Benveniste et de ses collaborateurs. En fait le comité de lecture qui avait l’article depuis deux ans, était réservé. Il finit tout de même par autoriser la publication moyennant un droit de vérification. Une commission d’enquête sera envoyée pour assister aux expériences et vérifier la validité des résultats. Elle se présente à l’INSERM le 4 juillet. Elle est composée de deux scientifiques et de l’illusionniste James Randi ( celui qui a démasqué le célèbre « tordeur » de cuiller Uri Geller). La présence de Randi se justifiait par le soupçon de fraude qui planait déjà sur des expérimentations effectuées par la même équipe en Israël (Voir Science et Vie de mai 1989).
Les expériences portent sur la dégranulation des basophiles humains par des dilutions infinitésimales d’immunoglobulines de chèvre. Ceci afin de prouver que les hautes dilutions non seulement n’affaiblissent pas l’action des immunoglobulines, mais au contraire l’amplifient. Et comme nul ne conteste qu’à de telles dilutions il ne reste plus de produit actif, c’est que l’eau en a » gardé la mémoire « .
Pendant cinq jours, les expériences auront lieu sous l’oeil vigilant des experts. C’est un échec total. Le 28 juillet Naturepublie un rapport sous le titre : » Les expériences sur les hautes dilutions sont illusoires » et plus tard il y aura même desaccusations de fraude (Nature du 27 octobre 1988 p 763).
Et pourtant, d’autres tentatives toutes aussi vaines ont eu lieu (14) et auront encore lieu, tant l’enjeu économique est grand.
Edifiée sur des bases inconsistantes, l’homéopathie n’a donc jamais fait la preuve de son efficacité, ni théorique ni pratique. Et pourtant il reste encore à désamorcer une dernière cartouche, et non des moindres ! Si l’homéopathie n’était pas valable, nous dit-on, elle ne serait pas pratiquée par des médecins, pourvus de diplômes officiels d’homéopathes.
Voyons ce qu’il en est vraiment
Qu’est ce que L’homéopathie? (2ème partie)
La responsabilité médicale
L’enseignement de l’homéopathie
Précisons tout d’abord que les facultés de médecine et de pharmacie n’enseignent pas l’homéopathie et ne délivrent dans ce domaine aucun diplôme. Pour la médecine, seuls des enseignements privés sont dispensés (Parfois dans des locaux astucieusement loués à la faculté de médecine, ce qui provoque la confusion).
En pharmacie, il a été admis que, les pharmaciens étant amenés à délivrer des préparations homéopathiques, il était nécessaire de leur donner une » information « . Brèche par où s’engouffrent les homéopathes pour dispenser une véritable propagande qui fait, hélas, un tabac chez les étudiants les plus crédules.
Les raisons d’un choix
On sait bien que de Gilbert Cesbron à » Urgences « , la littérature et les media ont forgé des » hommes en blanc » une image pieuse. Et l’on ne saurait remettre en cause, ne serait-ce qu’une faible minorité d’entre eux, sans être traité d’iconoclaste.
Et pourtant ! Comment expliquer que des médecins puissent avoir un comportement aussi peu scientifique et » prêtent leurs diplômes » à cette croyance d’un autre temps ?
Le médecin comme tout membre d’une profession libérale tire ses revenus de ses clients. Deux types de médecins sont sur le marché : le spécialiste et le généraliste.
Celui qui s’est spécialisé, après prolongation de ses études et de son internat, présente indéniablement » un plus » pour s’assurer des revenus conséquents. Il perçoit des honoraires supérieurs à ceux d’un généraliste et complète souvent ses revenus par des actes pratiques. C’est sans doute pourquoi les spécialistes n’utilisent que très rarement l’homéopathie.
Pour le généraliste, il en va tout autrement.
S’il s’installe à la campagne, il pourra, s’il est compétent, disponible, et à l’écoute de ses clients, devenir un traditionnel médecin de famille aux revenus assurés.
Mais il faut bien le dire, tout le monde ne peut pas être attiré par une médecine rustique. Or pour celui qui refuse de s’enterrer au fin fond de la Lozère, l’installation dans une grande ville surmédicalisée ne laisse que deux voies au jeune diplômé.
La première, c’est la difficile survie à l’aide de gardes nocturnes, à grimper les étages pour remédier à l’angoisse de la grand-mère ou traiter l’otite du nourrisson.
La seconde c’est d’inscrire sur sa plaque un mot magique (Naturothérapie, Homéopathie, Aromathérapie, etc…). C’est le moyen de » percer « , de se tailler une clientèle, dans un marché très encombré. Le recours à » l’orientation » homéopathie (fausse spécialité), sert d’appât pour le consommateur sensible à l’attrait des » médecines douces « .
Le médecin se comporte-t-il alors en croyant ou en charlatan ?
En règle générale ni l’un ni l’autre. Responsable il discriminera entre le patient qui présente une affection bénigne et celui qui souffre d’une pathologie grave. Au premier, une prescription homéopathique suffira sans grand risque (15). Le second recevra un traitement classique auquel l’homéopathie sera surajoutée pour, soit disant, » le dynamiser et éviter les effets secondaires « . Il n’empêche que c’est ensuite souvent à cette dernière que sera attribuée la guérison.
Précisons que n’importe quel généraliste peut à tout moment décider de faire graver sur sa plaque la mention » homéopathie » et se faire classer dans » l’orientation homéopathie » des pages jaunes de l’annuaire. Par ce biais, il pourra attirer à lui une clientèle avide de » médecines douce « , et donc augmenter sensiblement ses revenus.
Les pharmaciens en officine obéissent à la même logique de marché. Sur toutes les vitrines de France, l’inscription homéopathie occupe le même espace que » l’allopathie » (16), ce qui permet d’augmenter le chiffre d’affaire par une automédication sans risque, puisque sans effets. La responsabilité des instances médicales. Les autorités médicales sont, hélas, parfois complices des mensonges de l’homéopathie, comme en témoigne une récente affaire.
Le Pr. Marcel Francis Khan est un » mandarin » particulier. Partisan irréductible de la médecine hospitalière, il s’est toujours refusé, malgré sa notoriété, à ouvrir une consultation privée. Esprit libre, il déclare lutter » contre l’envahissement de l’irrationnel » dans le domaine qui est le sien, et particulièrement contre ce qu’il appelle les » patamédecines « , au premier rang desquelles l’homéopathie. Il faut dire qu’étant chef du service de rhumatologie à l’hôpital Bichat, il est bien placé pour constater les dégâts qu’elle peut causer. En effet la rhumatologie est, avec l’allergie, le domaine d’élection des homéopathes. On décède rarement d’une périarthrite ou d’une rhinite spasmodique et ces pathologies sont très sensibles au facteur psychosomatique. Comme par ailleurs le Pr. Khan a la parole facile, les media ne manquent jamais de l’inviter lorsqu’il s’agit de » faire montrer la mayonnaise » sur le chapitre des médecines douces. C’en était trop ! Saisi par le syndicat des médecins homéopathes, le Conseil de l’Ordre de l’Ile-de-France lui a décerné, au printemps 1996, un blâme, pour manquement à la solidarité médicale. Le Pr. Khan, ravi, a répondu : « J’ai toujours refusé la Légion d’Honneur, mais leur truc, je vais le porter à la boutonnière et en mention sur mes cartes de visite « .
Cette affaire serait sans importance, si elle ne montrait la puissance du lobby homéopathique qui, faute de pouvoir prouver la valeur de ses thèses entend bien que l’on ignore la vérité, même s’il faut pour cela porter atteinte à la liberté d’expression.
Il faut dire que les homéopathes trouvent dans certains media des auxiliaires précieux et dévoués pour pratiquer leur désinformation.
La responsabilité des media.
Ne parlons pas ici de la presse spécialisée chargée de maintenir la foi des praticiens homéopathes, et n’évoquons que pour mémoire la presse féminine qui fait ses » choux gras » des guérisseurs, magnétiseurs et autres numérologues. En faisant la promotion de l’homéopathie, elle est dans son rôle et cela ne peut nous surprendre.
Il est bon par contre de s’interroger sur l’attitude de certains journaux, par ailleurs réputés pour leur sérieux (Le Monde,Le Figaro…). Lors d’affaires comme la » mémoire de l’eau « , cette presse s’est précipitée pour annoncer le miracle sans prendre garde aux réticences qui s ‘exprimaient. Pis encore lorsque les vérifications entreprises ou l’analyse critique ont découvert l’illusion, elle est restée silencieuse ou mieux encore s’est retournée contre ceux qui avaient fait la lumière. On comprend bien que le mystère fait vendre, mais on attendrait de ces publications une attitude plus responsable, car le public n’est jamais informé lorsque les tricheurs sont démasqués.
Lorsqu’ils sont acculés, les partisans irréductibles de l’homéopathie dégainent alors des arguments du style : » Si cela ne fait pas de bien, cela ne fait pas de mal! » ou encore » De toute façon, cela fait faire des économies à la Sécurité Sociale « . Cela est-il si sûr?
Les arguments de la dernière heure
L’homéopathie est-elle néfaste ?
Soyons clair ! Les homéopathes dans leur grande majorité sont gens responsables. Ils dirigent vers les spécialistes tout patient qui présente une pathologie grave (ce qui explique sans doute en grande part la mansuétude dont ils bénéficient de la part de ceux-ci). Et pourtant leur action retarde souvent la mise en oeuvre d’un traitement sérieux. Le professeur Marcel Francis Khan, dont il est question plus haut, raconte volontiers les cas de nombreux patients arrivant trop tard dans son service.
D’autre part par leur seule présence les homéopathes » responsables « , cautionnent ceux de leurs confrères qui ont une pratique aussi sectaire que dangereuse.
A titre d’illustration, voici l’histoire vécue par un généraliste installé dans une petite ville du centre. Ce médecin suivait depuis de longues années un brave homme atteint de troubles psychiques graves. Il l’avait adressé au CHU qui, après quelques mois d’hospitalisation, l’avait renvoyé chez lui pourvu d’un traitement lourd. Sur les conseils avisés d’une voisine, cet homme consulta une jeune homéopathe qui exerce paisiblement aux heures où ses enfants sont à l’école. Celle-ci, à la lecture du traitement suivi, leva les bras au ciel. » Rien d’étonnant à ce que vous vous sentiez mal ! On vous empoisonne ! On est en train de détruire vos défenses naturelles ! Arrêtez tout cela et prenez plutôt… « . Suivit la prescription des habituels granules. Le résultat ne se fit guère attendre. Quelques jours plus tard, le médecin recevait un appel urgent. Son ex-patient s’était enfermé avec sa femme, sa fille et son fusil, et prétendait tirer sur tout être qui se risquerait à franchir le seuil. Il réussit malgré tout à pénétrer dans les lieux, après avoir réclamé, à travers la porte, le verre de » rouge » qui ne se refuse jamais en pays Berrichon. Et il lui fallut tout le poids d’une longue pratique commune pour réussir à convaincre son patient de reprendre le traitement initial.
En rentrant chez lui, après ce qu’il nomme la plus grande peur de sa vie, il appela sa jeune consoeur. La décence interdit de vous répéter ici ce qu’il lui dit avec verdeur. Il n’empêche qu’elle exerce toujours son » art » dans les mêmes conditions.
Les » économies » de l’homéopathie .
Les préparations homéopathiques ne coûtent pas cher, entend-on dire !
Encore heureux !
D ‘abord parce que , comme nous l’avons vu, elles sont en général prescrites » en plus » par les homéopathes prudents. Et puis, ce que l’on paie dans un remède classique ce n’est pas le produit proprement dit, c’est la » matière grise « , c’est la recherche (qui à trouvé la molécule), le développement (qui l’a transformé en un médicament utilisable) et enfin l’AMM (avec les délais et les essais qu’elle impose). En homéopathie, ni recherche, ni développement, ni AMM (17), tant qu’à la matière première, nous avons vu que cela s’apparente au miracle de la multiplication des pains!
C’est pourquoi, l’homéopathie qui faisait un chiffre d’affaires de 500 000F en 1960 en fait aujourd’hui un de près de deux milliards de francs. Avec cet argent gâché en sucre et en » clair de lune « , que de mesures de prévention ne pourrait-on prendre ! Quant à ceux à qui l’homéopathie réussit si bien, ne vaudrait-il pas mieux les diriger vers des psychothérapies cognitives ou systémiques, qui sont elles, de vraies sciences humaines.
Notons enfin que le succès de l’homéopathie est une spécificité française.
La situation de l’homéopathie dans le monde
L’homéopathie a connu une grande vogue au 19 eme siècle, alors que la médecine n’offrait pas d’alternative sérieuse. Avec l’avènement des médicaments actifs, le début du siècle a vu l’homéopathie s’effondrer dans la plupart des pays. Aux Etats Unis en particulier, où elle était florissante, elle a pratiquement disparu. Il ne reste que quelques praticiens, pas toujours médecins, et les préparations homéopathiques s’achètent en Kits au drugstore. Le mouvement, bien que plus faible, a été similaire en Europe. Il n’existe que deux pays où l’homéopathie fait au contraire une percée retentissante: l’Inde et la France. Le cas de l’Inde s’explique facilement. Dans ce pays existe une médecine de pointe identique à la nôtre, mais accessible seulement à une faible minorité de la population. Pour les autres, il ne reste que le réconfort moral des médecines traditionnelles et les prix modiques de l’homéopathie.
On connaît le résultat qui en découle en matière d’espérance de vie. Par contre, la France constitue un paradoxe et une exception. Pourquoi un pays qui est l’un des plus grands en matière de recherche médicale, et où le système de protection sociale permet à tous l’accès aux soins, fait-il une telle place à l’homéopathie? Il faut sans doute chercher la réponse dans le dynamisme et l’interventionnisme des laboratoires homéopathiques, au premier rang desquels Boiron. Ce petit laboratoire artisanal, crée en 1932 par deux frères, va connaître sous la direction de Christian Boiron, fils et neveu des fondateurs, un essor spectaculaire. Gestionnaire habile, celui-ci va par tous les moyens s’efforcer de crédibiliser l’homéopathie et si nécessaire de faire taire ses détracteurs. C’est ce laboratoire qui finance généreusement toutes les tentatives de justifications théoriques et qui inonde de publicité rédactionnelle (18) les périodiques qui se prêtent à son jeu et y trouvent les moyens de leur subsistance. Il ira même jusqu’à attaquer en diffamation la revue Science et Vie devant le tribunal de grande instance pour un article jugé trop critique. C’était la première fois que l’on tentait de régler une controverse scientifique par voie de justice (Les juges, peu satisfaits qu’on essaie de se servir d’eux l’ont d’ailleurs débouté). Ce laboratoire joue partout de son influence pour faire prendre au public » des vessies pour des lanternes « . A titre d’illustration, voici sa dernière tentative (sérieuse) de donner une légitimité à l’homéopathie.
Dans le numéro du 10 décembre 1994, la prestigieuse revue The Lancet publiait un article du Dr David Reilly intitulé » La preuve en homéopathie est elle reproductible? « . Cet article concluait: » Nos résultats prouvent que l’homéopathie a une action inexpliquée, mais reproductible « . En fait comme le montrera Science et Vie dans son Numero 929 de février 1995, cet article (qui montrait l’action de l’homéopathie sur l’asthme) était sans valeur, et ceci pour de nombreuses raisons dont voici les principales: Elle portait sur deux groupes de 28 et 13 patients, alors que les tables statistiques montrent qu’en pareil cas il en faut plus de 120 pour prétendre à un résultat incontestable.
On avait sélectionné des malades faiblement atteints.
L’amélioration statistique prétendue du groupe recevant l’homéopathie était en fait due à un seul patient. Tous avaient continué à prendre leur traitement habituel …etc… etc…
Qui était donc ce Dr David Reilly et pourquoi The Lancet avait-il publié un article aussi éminemment contestable?
Renseignements pris c’était un homéopathe dont le travail était financé par la Fondation pour la recherche en homéopathie ( Boiron avait d’ailleurs fabriqué les préparations) et de la King’s Fund ( Fondation de la famille royale, grande partisane de l’homéopathie). Ce dernier point expliquant d’ailleurs pourquoi The Lancet avait publié cet article sans même consulter son comité de lecture afin de ne pas commettre de crime de « lèse-majesté ».
Voila qui montre une fois encore l’activisme infatigable de ce laboratoire qui, appuyé sur le quasi-fanatisme de ses fidèles, continue inlassablement de présenter des fausses preuves pour tenter de prouver l’improuvable.
Pour conclure.
Il n’y a rien à redire contre celui qui va consulter Maître Amidou, marabout Malien (19). Pas plus que n’est condamnable le recours au » panseu » berrichon qui » guérit tout « , en trois croix, trois cercles et trois prières. A condition que ceux qui s’adressent à ces personnages sachent ce qu’ils font. Depuis que l’église ne reconnaît plus guère les miracles de Lourdes, il faut peut-être que quelque chose prenne le relais dans l’imaginaire magique.
L’homéopathie, n’entre pas dans cette catégorie. Elle se » pare des plumes du paon « . Elle se prétend science et médecine, elle en prend les attributs et elle en détourne le financement.
En réalité, l’homéopathie présente certains aspects propres aux sectes. Elle en a le gourou (Hahnemann), les grands prêtres (les homéopathes), les dogmes irrationnels (similitude, dynamisation…), le prosélytisme des fidèles (G Dufoix et tant d’autres), l’intolérance qui mène aux bûchers (affaire M F Khan), et enfin les profits financiers.
Que ceux qui trouvent ce rapprochement exagéré sachent que la collusion entre l’homéopathie et les sectes n’est pas seulement » objective « . Rappelons quelques cas significatifs. En premier lieu, le célèbre homéopathe Luc Jouret, créateur de l’Ordre du Temple Solaire, dont on connaît la fin. Ou encore le réseau de médecins homéopathes (parmi lesquels le Dr Mathes(20), qui dirigeaient leurs clients vers la secte Suisse METHERNITA. Sans oublier les faux certificats de vaccination faits par des homéopathes proches de diverses sectes » naturalistes » (21)
Notes
Ainsi, il existe à l’Université de Tours une unité de recherche qui traque de par le monde toutes les pistes qui, des fleurs de Bach aux plus exotiques médecines traditionnelles, pourraient mener à un médicament nouveau.
Exemples de l’inconvénient des produits » naturels « : en aromathérapie (très à la mode), on utilise l’huile essentielle de romarin de Provence, qui contient effectivement un excellent tonicardiaque, mais aussi un alcaloïde terriblement toxique pour le foie. De même, l’huile essentielle de sauge, dont l’effet somnifère est incontestable, stimule par ailleurs la sécrétion d’oestrogènes, pouvant entraîner, à long terme, l’apparition de cancers hormono-dépendants.
Référence : Mieux connaître l’homéopathie de Michel Rouzé. Ed La Découverte.On pourra aussi consulter les chapitres consacrés à l’homéopathie dans « Au coeur de l’extra-ordinaire » de Henri Broch. Ed L’horizon chimérique, 7 rue Leyteire, 30000 Bordeaux.
Ce qui donnera Coffea, souverain contre les insomnies, puisque, principe de similitude dixit, le café empêche de dormir un homme sain. Défense de rire !
Liaison due à la polarité des molécules d’eau et qui assemble entre elles de façon fugitive les quatre ou cinq molécules voisines.
Pardon au Dr Knock !
Voir » La nouvelle grille » et » L’éloge de la fuite » Ouvrages d’Henri Laborit, Ed Gallimard. Folio.
Votre maladie ou celle de votre chien qui est le reflet de votre inquiétude.
Exemple l’affaire Lyssenko : Grand responsable de la biologie en URSS de 1937 à 1964, Lyssenko à rejeté les résultats de la génétique, car il estimait que la théorie du gène comme déterminant héréditaire invariant au travers des générations était contraire aux postulats de l’idéologie officielle.
The Lancet, The new England Journal of Medicine… pour la médecine, Cell, Sciences, Nature… pour la biologie.
Tous ces essais sont répertoriés et analysés dans l’ouvrage dirigé par JJ Aulas (Psychiatre, Pharmacologue et diplômé de l’école Française d’homéopathie) : L’homéopathie, Ed. Roland Bettex 1985.
Où quelque temps avant, on avait entendu Mme Dufoix fraterniser avec Rika Zaraï, alors grande prêtresse des bains de siège et autres remèdes de » bonnes femmes « .
Plutôt un petit désavantage aux deux groupes recevant l’homéopathie, mais la différence est inférieure à l’écart type, donc sans signification.
Dernier exemple : le livre intitulé Théorie des hautes dilutions et aspects expérimentaux, considéré comme » farfelu » ou qualifié de » canular » par les plus grands scientifiques. (Voir Science et Vie avril 1997).
Appliquant en cela un principe qui dit qu’une rhinite traitée par antibiotique guérit en une semaine et qu’elle disparaît en huit jours avec un placebo.
Mot dénué de sens, inventé par les homéopathes, pour mettre, au moins dans le vocabulaire, leur discipline sur le même plan que la médecine scientifique.
La recherche n’est que de la publicité déguisée, puisque lorsque des laboratoires homéopathiques passent des contrats avec des chercheurs, ceux-ci stipulent que seuls doivent être publiés les résultats favorables à l’homéopathie. Le développement est évidement sans objet et l’AMM est inutile, car ces produits sont antérieurs à la législation.
Article faussement objectif destiné à faire la promotion d’un produit ou d’une marque.
Maître Amidou, qui a le don de son père, toutes maladies, réussite en affaire, retour d’affection, etc…Résultats garantis et protégés.
Le Dr Mathes associé du Dr Gardan dans un cabinet médical de Vorépe a été suspendu pour deux mois par le conseil régional de l’Ordre de l’Isère pour avoir attiré des mineurs en crise dans les filets de la secte. Un autre médecin le Dr Bouillaget de Mezieux utilisait même un minibus pour envoyer plus facilement ses clients dans la secte.
Références : Envoyé spécial de mars 1996, Séquence » Sectes sur ordonnances « , une enquête de Sylvia Tredat et Marcel Triat.