Autre exemple : on sait désormais faire des champignons de Paris (en Amérique du Nord) qui ne noircissent plus par oxydation, grâce à la modification de la piperoxydase qu’ils contiennent. Autre exemple : des bovins nés sans corne, ce qui évite d’avoir à les couper, et leur évite à eux des risques de blessure -ce qui permet également de récupérer des cuirs pleine fleur de meilleure qualité.
Précision d’une participante : dans ce cas précis, on a utilisé une mutation qui existe déjà dans la nature (cf par exemple : http://www.web-agri.fr/conduite-elevage/genetique-race/article/a-la-recherche-de-l-oiseau-rare-1175-84392.html. J-LB). On est encore incertain quant au bénéfice éventuel de cette particularité ou de cette modification pour l’espèce elle-même.
R : le fait est en tout cas que la technologie qui étend cette particularité génétique à d’autres races bovines est facile à mettre en place.
Question : que cherchent les gens dans la génétique dite récréative, et qu’en est-il du risque de dépression ?
R : o peut distinguer plusieurs cas, entre la génétique prédictive, qui peut renseigner sur des risques avérés de maladie, comme dans le cas de maladies héréditaires -on parle alors de gènes de prédisposition comme pour la chorée de Huntington ou certains cancers- et le risque supposé, toujours aléatoire, lié à des antécédents familiaux : ce dernier peut très bien ne pas se vérifier, mais peut quand même causer une angoisse importante. Il y a également le cas des personnes en quête de leurs origines, encore différent. Il y a enfin la recherche en anthropologie génétique (on parle aussi de paléogénétique), qui permet notamment de retracer les courants migratoires.
Question : comment est utilisé le FNAEG, comment est-il encadré ?
R : d’abord, tout le monde n’est pas fiché, le fichage ne s’applique qu’aux personnes effectivement mises en examen ou condamnées. D’autre part il peut y avoir circulation d’empreintes génétiques hors FNAEG, dans le cas d’échanges entre les labos. Théoriquement les personnes décédées peuvent être retirées du fichier, mais il est de fait que des affaires peuvent être élucidées longtemps après grâce à la conservation des données. Par contre il est désormais interdit de prélever l’ADN sur une personne décédée, conséquence de l’affaire Yves Montand.
Question : quid des thérapies par bactériophages (souvent appelés « phages »). Est-ce que les bactéries s’adaptent ? Quels sont les débouchés thérapeutiques ?
R : on commence à utiliser les phages dans l’industrie, cf le programme dirigé par Jean-Philippe Laville. Les phages sont extrêmement abondants : dans un verre d’eau de mer (qu’on est susceptible d’absorber quand on « boit la tasse ») il y a entre 109 et 1011 phages.
Question : utilise-t-on des tests ADN pour établir l’âge des jeunes migrants isolés ?
R : non.
Question : quid de tout le folklore autour de la reconstitution d’animaux disparus (mammouths notamment) ou sur le prélèvement d’ADN sur de très anciennes momies ?
R : même s’il y a du folklore autour de ces représentations (cf Jurassic Park), le fait est que la science progresse très vite. De nouvelles générations de séquençage ont révolutionné les analyses. Cela d’autant plus que l’ADN se conserve très bien dans les fibres (ex poils de mammouths laineux ou de linceuls de momies). S’ajoute à cela le permafrost qui restitue des morceaux très bien identifiés.
Notes de Jean-Luc Bernet (revues et validées par Christian Siatka)